Evènement à Cinéfils ElHamra

Publié le par cinefils

Ce samedi 9 février 2008 à 14h, Alain BERGALA sera l’invité de Cinéfils ElHamra pour une rencontre précédant la projection du film de Jean-Luc GODARD « Histoires du cinéma ».


Alain BERGALA


Ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma et auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma, il enseigne à l’Université Paris III et à la Fémis (Ecole Nationale Supérieure des Métiers de l’Image et du Son à Paris). Réalisateur de fictions et de documentaires, il a été conseiller cinéma pour l’éducation artistique à l’école auprès du ministre de la Culture, Jack Lang, et directeur de la collection scolaire Eden Cinéma. Alain Bergala est considéré comme LE spécialiste de l’œuvre de Jean-Luc Godard. A la fois exégète, critique de son œuvre et confesseur, il a signé des ouvrages de référence, comme ‘le Godard par Godard’.
Son dernier livre s'intitule ‘Godard au travail’ couvre la période de la « Nouvelle Vague ».

 

Bibliographie sélective: ‘Godard au travail’, ‘Hypothèse au cinéma’, ‘Magnum cinéma’, ‘Abbas Kiarostami’, ‘Nul mieux que Godard’, ‘Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard’, ‘Roberto Rossellini’ aux éditions ‘Cahiers du Cinéma et ‘Lettres sur le cinéma’ à ‘L’étoile Editions de Cahiers du Cinéma’…

Filmographie sélective: ‘D’Angele à Toni’, ‘Faux Fuyants’, ‘Où que tu sois’, ‘Cesare Pavese’,
Fernand Leger, ‘les motifs d’une vie’…

 

 

Alain BERGALA parle de sa rencontre avec J-L GODARD :

 

« C'est une belle histoire pour moi, ou plutôt, deux histoires. J'étais critique aux Cahiers depuis peu de temps, et j'étais comme tout le monde, terrorisé à l'idée de rencontrer Godard. À cette époque, les Cahiers étaient très en rupture avec lui. Il habitait Grenoble, et personne des Cahiers n'est allé le voir pendant cette période. J'ai été le premier à réécrire un peu sur lui avec « Comment ça va ? » Comme j'étais débutant, j'avais écrit très modestement sur le film. À cette époque, la pire, nous étions très peu aux Cahiers, et nous n'avions rien. Il n'y avait pas de photo pour mon article, et nous avions photocopié le dossier de presse du film. Le résultat donnait une image affreuse. Après cela, Godard avait écrit aux Cahiers pour dire que l'article était bien, mais que nous étions vraiment nuls de ne pas lui avoir demandé une photo, qu'il nous aurait volontiers prêtée. C'était donc un premier rapport mitigé.
Ma deuxième rencontre avec lui était aussi une histoire de photo. C'était hors de la semaine des Cahiers, une manifestation qui se déroulait à l'époque à l'Action République, et où les Cahiers programmaient les films qu'ils voulaient montrer. Godard venait de faire « France, tour détours, deux enfants ». C'était une série comme pour la télévision, un épisode par soir, avec des présentateurs, des sujets, etc. Il avait fait ça à Grenoble, seul dans son coin, et il appelait ça de la télévision de quartier. Nous allions donc projeter un épisode par soir, pendant sept soirs. À l'époque, j'avais un labo photo à disposition en banlieue parisienne, et Godard n'avait aucune photo de ses films. Il venait tous les soirs au République en taxi, nous tendait la copie béta de l'épisode à passer le soir, et récupérait celle de la veille. Il n'est jamais entré dans la salle.
Je me suis dit que pendant la nuit, je pouvais faire des photos de la série. Le premier soir, j'ai donc piqué la cassette, et j'ai tiré dans la nuit une trentaine de photos, que l'on a affichées devant le cinéma le lendemain. Le soir, Godard arrive avec sa deuxième cassette et est très surpris de découvrir ces photos. Je m'attendais à ce qu'il m'engueule, mais au contraire, quelques jours plus tard, il m'écrit pour me dire qu'il aimerait bien récupérer les négatifs pour tirer des photos.
Bien plus tard, dans une interview, il dira une phrase que seul je pouvais comprendre. Alors qu'on lui demande l'état de la critique cinématographique en France, il répond qu'elle est nulle, et que plus personne n'est capable d'aller tremper les mains dans l'hyposulfite. J'ai ainsi été "consacré" par cette remarque sibylline. »

 

Propos recueillis le 22 février 2002 à Paris par Samir Ardjoum
et Laurence Reymond pour www.fluctuat.net

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I
Nous revoilà !!!<br /> Sur le blog du moins, puisque en vrai, nous n'avons pas arrêter de bosser...
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L
é oh!! où etes vous les amis??!!! il faut pas nous faire ça!! allez revenez à nous. vous nous manquez. à très vite
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